Mademoiselle Lou
Mademoiselle Lou
Au corps gracile
Précipite ses pas
Dans les couloirs froids
De l’hôpital.
Mademoiselle Lou
Un peu fragile
Effleure les patients
Du bout de ses doigts.
L’hôpital, grand corps malade
Referme ses portes sur les bruits.
Paris de nuit, la capitale,
Fait couler dans ses artères
L’encre ocre de son silence,
La lumière âcre
De ses lampadaires.
Sur les trottoirs, quelques passants
Marchent gaiement
Sans but ni fin.
Mademoiselle Lou,
Dans sa voiture,
Mains au volant
Se perd dans le dédale
Des boulevards qui se déploient
En corolles, en pétales.
Mademoiselle Lou
Que cherches-tu,
Dans ces virées nocturnes
Sous l’œil blafard
De la lune ?
Un visage ? Une étoile ?
Des souvenirs ? La solitude ?
Que tes journées comblées
Ne peuvent apprivoiser ?
Aimes-tu te lover
Dans les bras écharnés
De l’obscurité ?
Qui sait. Peut-être
Qu’un soir, dans le lacis
Des venelles noires
De Paris de nuit,
Une autre voiture
Au conducteur perdu
Croisera ta route
Sans le savoir.
2010