Loin de toi
Cette ville qui m’encercle
Est trop grande et ses murmures
Viennent frapper aux portes closes
De mes nuits blanches.
L’aube triste s’étale sur le matin
Livide, s’étire en annonçant
Un nouveau jour sans fin.
Sa clarté est si belle, coulant sur l’horizon
Si pure est son ombrelle, je l’effleure de la main.
Ma main tremblante et froide
Voudrait s’accrocher au ciel
Fuyant, à ses nuages de passage
Qui glissent silencieusement
Vers d’autres lendemains
Vains, vers de nouveaux présages.
Tout autour de moi semble mirage
Ces sourires, ces cris, ces visages
Qui se perdent dans l’effervescence
De l’agitation, de la fuite des sens.
Insensées sont mes pensées
Immergées dans le magma
De mes rêves hallucinés
Où les êtres ne sont pas.
Mes journées sont des cavernes
Au vacarme gris et terne,
Je me terre contre leurs pierres
Humides, glacées, qui suintent
Les larmes de mon cœur.
Une à une elles roulent
Sur la surface minérale
Formant d’implacables sillons
Qui s’épanchent, qui s’égouttent
Sur le sol de ma raison.
Les sons incessants se mêlent
S’embrassent de guerre lasse
Dans l’écuelle de mon malheur
Et mes vieux os se tassent,
Et tout se traîne et tout se passe
Lentement, loin du temps
Loin de toi.
10-04-2010