Loin de toi

Publié le par Lukas

Cette ville qui m’encercle

Est trop grande et ses murmures

Viennent frapper aux portes closes

De mes nuits blanches.

 

L’aube triste s’étale sur le matin

Livide, s’étire en annonçant

Un nouveau jour sans fin.

Sa clarté est si belle, coulant sur l’horizon

Si pure est son ombrelle, je l’effleure de la main.

 

Ma main tremblante et froide

Voudrait s’accrocher au ciel

Fuyant, à ses nuages de passage

Qui glissent silencieusement

Vers d’autres lendemains

Vains, vers de nouveaux présages.

 

Tout autour de moi semble mirage

Ces sourires, ces cris, ces visages

Qui se perdent dans l’effervescence

De l’agitation, de la fuite des sens.

 

Insensées sont mes pensées

Immergées dans le magma

De mes rêves hallucinés

Où les êtres ne sont pas.

 

Mes journées sont des cavernes

Au vacarme gris et terne,

Je me terre contre leurs pierres

Humides, glacées, qui suintent

Les larmes de mon cœur.

 

Une à une elles roulent

Sur la surface minérale

Formant d’implacables sillons

Qui s’épanchent, qui s’égouttent

Sur le sol de ma raison.

 

Les sons incessants se mêlent

S’embrassent de guerre lasse

Dans l’écuelle de mon malheur

Et mes vieux os se tassent,

Et tout se traîne et tout se passe

Lentement, loin du temps

Loin de toi.

 

 

10-04-2010

Publié dans Poésie

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