Rencontre
…Et crépitent les gouttes de pluie
Sur la toile noire des parapluies qui s’agitent.
J’erre dans la ville emmurée de brumes,
Je longe les murs des rues embrumées de parfums enfumés,
Je cherche une sortie à ces rêves interdits
Qui me dispersent un peu plus chaque jour en fumée.
Quand soudain, elle apparaît.
Rayon d’or crevant l’obscur.
Drapée d’une aura à faire larmoyer les dieux
– D’ailleurs les dieux pleurent : ce sont leurs sanglots,
Qu’accueillent mes cheveux –
Elle s’avance le pas fragile, démarche gracile, et bat des cils,
Son regard aux yeux qui fuient
Comme mes pas sous la pluie,
Son regard aux yeux qui luit de gris
Couleur de larmes sur fond de ciel
Gris.
Véhémence des sens, et ma chair qui se hérisse
Et mon cœur qui palpite dans ma poitrine close.
Je la dévisage et m’abreuve de sa beauté éclose
Pétale de rose pur sur champ de ruines moroses.
Elle, légère, futile, ne daigne se retourner
Ni même m’accorder
Le baiser d’un regard.
Je l’appelle en secret, je lance un cri silencieux
Aux cieux sombres pour que nos routes s’enlacent !
Elle, sourde et insensible, peut-être lasse, avance,
Et ces mots tus que mon cœur hurle
Se perdent dans l’infini
De mon propre silence…
La danse dense des parapluies fait ricocher les gouttes
Et mes larmes se mêlent à celles, de sel, des dieux.
Comme une perle perdue dans un océan de toiles,
La belle pour toujours, disparaît, grandes voiles,
Vers des rivages de lumière lointains, inaccessibles,
Qu’à mon plus grand regret je sais,
Que je ne gagnerai
Jamais.
28 / 09 / 2007